Qu'est-ce qui fait qu'une image est sexiste ?

Sur le blog "Genre !", Mar_Lard s'intéresse au sexisme dans les jeux vidéo. Difficile pour moi de rester de marbre puisque j'ai tenté de traiter le sujet par deux fois : une fois de façon spécifique, une fois en lien avec les comics. Et comme en plus, Mar_Lard s'en prend à un de mes personnages préférés, Samus Aran, j'ai un peu commenté. Et du coup, ça me tire de mon silence du dernier mois, malgré ma tonne de choses à faire par ailleurs. Car il y a une question importante : qu'est-ce qui fait qu'une image est sexiste ?

Voici encore un post que je voulais faire depuis un certain temps mais que j'avais repoussé à plusieurs reprises. Il suffit de pas grand chose, finalement, pour que je me décide à écrire. Ici, c'est la présentation très négative que fait Mar_Lard du personnage de Samus Aran : après l'avoir présenté comme exemple de l'hyper-sexualisation des femmes dans le monde des jeux vidéo, il écrit ceci :

Qu’un tel personnage en vienne à être utilisé comme contre-exemple à la sexualisation des femmes dans le jeu vidéo en dit long sur le niveau qu’a atteint l’industrie.


Le problème ? Les images suivantes, tirés respectivement de Super Smash Bros Brawl (où Samus Zero Suit/Samus Sans Armure est une des combattantes) et des premiers séquences finales des metroids sur 8 et 16 bits :





Je suis bien d'accord pour dire que le personnage de Samus a été corrompu depuis un certain temps : regardez la position adopté pour la présentation dans Super Smash Bros. Comme souvent, on représente une femme dans une position improbable pour qu'elle expose son derrière, quitte parfois à s'affranchir de tout réalisme anatomique. Ce n'est pas Black Widow qui me contredira.



Mais d'autres éléments me dérangent : est-ce que la tenue même de Samus, à savoir la combinaison qu'elle porte sous son armure dans les derniers épisodes ou les bikinis qu'elle portait sous son armure dans les opus précédents, sont en soi sexistes ? Intuitivement, il me semble qu'il y a une différence entre présenter une guerrière en train de combattre en string de côte de maille plutôt qu'avec une armure réaliste et présenter une femme dans une tenue qui peut certes être plaisante mais qui a une justification scénaristique - que Samus retire son armure à la fin des combats/jeux n'est pas totalement idiot.

Mais une intuition, c'est peu. Je ne vais pas trancher pour savoir si, effectivement, le personnage de Samus est ainsi sexiste. Je me pose plutôt une autre question : à partir de quel moment une image est-elle sexiste ? Les réactions à l'article de Mar_Lard soulève d'ailleurs cette interrogation : est-ce que toute représentation d'une femme dans une tenue ou une position sexy est en soi sexiste ? Est-ce que la taille du soutien-gorge et la longueur du short de Lara Croft suffit pour que l'on parle de sexisme ? Le personnage serait-il plus égalitaire, plus acceptable, si elle faisait du 80A ? (et d'ailleurs : serait-elle moins sexy ?) La dénonciation de la sexualisation ne risque-t-elle pas de se transformer en une forme de puritanisme, refusant toute représentation de la sexualité, surtout si elle est féminine ?

Cette difficulté est très bien illustrée par une série de post sur le blog Les 400 culs intitulée "L'érotisme, c'est du sexisme ?". La blogueuse Agnès Giard y discute avec les auteurs de Contre les publicités sexistes, Chris Ventiane, Sophie Pietrucci et Aude Vincent. La question est de savoir si l'utilisation de l'érotisme et du sexe dans la publicité est oui ou non sexiste. Pour cela, les deux camps se répondent autour du commentaire de plusieurs publicités. La même image fait ainsi l'objet de deux lectures bien différentes : je reproduis ci-après la première des discussions.



Chris Ventiane, Sophie Pietrucci et Aude Vincent :

On a ici un exemple de publicité qui met en scène une femme séductrice. Son physique stéréotypé (mince, jeune, blonde, avec une poitrine ronde), son attitude coquine (regard direct, par en-dessous, bouche entrouverte, sourire), sa posture (bras repliés qui arrondissent les seins): tout suggère que cette “femme-publicité” est prête à s'offrir au passant. Le texte nous dit bien qu'elle interpelle le passant homme, et sous-entend que celui-ci ne peut qu'être “hypnotisé” par la poitrine du personnage. Cette publicité dit que la séduction pour la femme consiste à “racoler” en montrant “la marchandise” et que l'homme “séduit” sera de manière pulsionnelle focalisé davantage sur les attributs sexuels de la femme que sur sa personnalité (ici, le regard). Ce type de relation de séduction posée comme “naturelle” est omniprésente dans la publicité.

Les 400 culs:

On a ici une femme qui a pleinement conscience de son pouvoir de séduction et qui en joue avec ironie, s'adressant à ceux/celles qui la regardent, avec une pointe de défi. Rien à voir avec une pauvre demoiselle en détresse, ni avec une potiche à l'air béat. Le fait que la modèle se présente en soutien-gorge est justifié par le fait que cette affiche est faite pour vendre des soutiens-gorge. Il s'agit ici d'interpeller des femmes, en leur proposant une image d'elles-mêmes qui me semble plutôt positive, volontaire, décidée… Oui, la modèle est séductrice. Mais est-ce mal? Oui, elle met en avant ses atouts. Mais faut-il en inférer qu'elle n'a pas d'autres atouts, en sus de ceux qui sont ici montrés? Il y a dans le discours de certaines féministes une curieuse propension à opposer le corps (forcément vil) et l'esprit (tellement plus noble)… comme s'il fallait avoir honte de son corps ou comme si le fait de valoriser le corps était une manière sournoise de dénigrer l'esprit. «On veut laisser entendre que dès qu'on donne une valeur sexuelle à une femme, on oublie ses autres qualités. C'est démoniser la sexualité. C'est l'ancien discours judéochrétien», dénonce la sexologue Jacqueline Comte.


D'un côté, donc, l'idée que toute représentation de la femme dans une posture ou une situation érotique est sexiste et nuisible - les auteurs souhaitent que la loi s'en mêle et lutte contre les publicités sexistes. De l'autre, la défense du droit des femmes à afficher et à utiliser leur sexualité, considérant qu'il y a un risque de "démonisation" de la sexualité. On voit bien que savoir si une image est sexiste ou non n'est pas si simple quand elle peut faire l'objet de lecture aussi contrasté. De même, le fait que Samus soit belle et sexy sous son armure fait-il d'elle une offense aux femmes ?

Le problème est en fait un problème très simple et très classique : quel est le sens d'une image ou d'un signe ? Ou plutôt qu'est-ce qui nous permet de lui donner sens ? Tournons-nous vers un autre problème : considérons le mot "noir". Il s'agit soit d'un son produit par la bouche ou par un autre moyen technique, soit d'une série de symbole sur un support. Par quel opération parvenons-nous à donner un sens à tout ça ? Qu'est-ce qui fait que le mot "noir" correspond à la couleur noire par exemple ?

Une première réponse serait de dire que chaque chose peut être désignée par un nom : ainsi, c'est l'existence du noir qui nous permettrait de donner sens au mot "noir". Le mot ou le signe n'existerait que par rapport à la chose. Mais cela soulève immédiatement deux difficultés. Premièrement, le même mot peut désigner des choses très différentes : si une "rose noire" est sans doute une fleur de couleur noire, une "idée noire" pose quelque difficulté. Et si je dis "j'ai croisé un noir hier dans la rue", on pourrait, si l'on donnait véritablement sens aux mots ainsi, s'étonner d'apprendre que j'ai en fait croiser Colin Powell qui, non seulement, n'est pas la chose "noir" mais en plus n'a même pas la peau si "noire" que ça.



Cela nous conduit à la deuxième difficulté : nous savons bien que Colin Powell est "noir" même si sa peau ne correspond pas à ce que nous pouvons appeler par ailleurs la couleur "noire". De même, si je vous dit "allez me chercher une rose noire", vous ne commencerez pas par vous représenter une rose, puis la couleur "noire", puis par combiner les deux pour vous représenter l'objet désigné. Il est possible de faire ainsi, mais ce n'est pas ce que font la plupart des gens, et donc ce n'est pas quelque chose de nécessaire. Nous donnons sens à un mot suivant une procédure tout à fait différente.

Le mot "noir" n'existe en fait qu'en rapport avec d'autres mots, d'autres signes et d'autres choses. Il ne prend sens non seulement que parce qu'il existe d'autres couleurs que le noir (essayez d'expliquer ce qu'est le noir ou ce qu'est le rouge à un aveugle...), mais il n'existe aussi que dans un rapport avec d'autres mots qui nous permettent d'en saisir le sens. Donner un sens à un mot n'est pas une opération solitaire, c'est une opération sociale : c'est la conséquence d'un apprentissage qui nous fait réagir d'une certaine façon à un certain mot (si je vous dit "un hippopotame rose", il vous est impossible de ne pas vous le représenter mentalement) ; c'est aussi la conséquence une situation sociale, le signe étant définit d'une certaine façon dans un contexte particulier. Ainsi, le même mot - "noir" - n'aura pas le même sens en France et aux Etats-Unis, même si on en retire le problème de la langue et de la traduction.

Ce petit détour plus ou moins wittgensteinien terminé, revenons à nos publicités et à nos jeux vidéo. Le problème est le même : si j'essaye d'inférer un sens à une image en la considérant seule, c'est comme si j'essayais de comprendre le sens du mot "noir" en dehors de toute langue et en dehors de tout contexte. Dire qu'une image est "sexiste" ne peut se faire de façon absolue : on pourra en débattre indéfiniment sans jamais parvenir à un accord. Ce n'est pas que le mot "sexiste" pose problème ou est mal défini : c'est que l'on ne peut considérer que l'image en question a un sens en soi. C'est nous qui lui donnons sens. C'est l'une des grandes leçons de la sociologie : le sens des choses ne réside pas dans les choses. Il réside dans les relations et les contextes sociaux où s'insèrent ces choses.

Car si l'image n'a pas de sens en soi, cela ne veut pas dire que nous sommes totalement libres de lui donner le sens qui nous chante. Ce sens nous est imposé par l'inscription de l'image dans un contexte social particulier. D'une part, nous sommes habitué à lire les images d'une certaine façon, de telle sorte que, par exemple, une photo d'insecte fera naître chez moi le dégoût tandis qu'une autre personne pourra y voir un délicieux repas. D'autre part, ces images n'existent que dans leurs rapports avec d'autres images, par rapport auxquelles elles se situent et sont situées par ceux qui les lisent. Si le Guernica de Picasso est aussi marquant, c'est parce qu'il se place en rapport avec tout un ensemble d'images qui va de la peinture la plus classique aux photos en noir et blanc qui faisaient la réalité lointaine de l'époque.

Ainsi, une image de femme dénudée, sexy ou même hyper-sexualisée n'est jamais sexiste en soi. Et pour autant, on peut quand même dire qu'une image est sexiste sans que cela ne soit qu'une simple affaire d'appréciation personnelle. Mais elle n'est pas sexiste parce que son contenu l'est en lui-même : elle l'est parce que le sexe, les femmes et la rencontre des deux sont des éléments qui sont dévalorisés par ailleurs dans nos sociétés. Elle est sexiste parce que "salope" demeure une insulte, parce que "faire sa pute" en est une autre, et parce que "qui elle/il a sucé pour en arriver là" est une façon de critiquer un.e collègue qui a eu une promotion avant vous. Une image est sexiste à partir du moment où elle s'inscrit et renforce des structures sexistes déjà existantes. Ce n'est pas parce que les héroïnes de jeux vidéo sont dénudées et sexy que les jeux sont sexistes : c'est parce qu'elles s'inscrivent dans un contexte où les femmes et leur sexualité sont dévalorisées, et qu'elles ne font que reprendre ce "mot" ou cette signification.

La sociologie nous invite ainsi à moins regarder les images de façons individuelles que dans leur ensemble et leurs relations, et à prêter attention aux relations et aux échanges qui les entourent. Mar_lard a là-dessus une meilleure démarche qu'Agnès Giard puisque, plutôt que de regarder chaque image individuelle, elle prend la peine d'en regarder plusieurs. Mais il faut encore faire un saut méthodologique supplémentaire : il faut les analyser dans leurs contextes, dans leur rapport avec d'autres éléments, et notamment avec les dispositions et les croyances de ceux qui les reçoivent. Il faut s'intéresser à la réception et à l'interprétation qui en est fait car c'est cela qui en fait ou en construit le sens. Autrement dit, il faut enquêter. Il faut faire de la sociologie.

Pour conclure, revenons-en brièvement à Samus. Un des reproches qui a été fait certaines féministes aux personnages, c'est précisément que le fait qu'elle soit une femme n'a aucune importance par rapport à l'histoire qui se déroule - mis à part dans le catastrophique Metroid Other M, le dernier de la série qui bafoue le personnage autant qu'il est possible de le faire (même si les scènes de jeu sont assez agréables par ailleurs). Mais c'est peut-être précisément ça qui fait le charme et la valeur du personnage : c'est une femme, et cela n'a aucune importance. Comme cela devrait être le cas dans une société égalitaire. Le sexisme provient peut-être et sans doute plus des lectures qui en ont été faites par la suite, notamment par les joueurs. Et là-dessus, le problème est moins celui du personnage que celui de la capacité des joueurs et d'une industrie à accepter un personnage féminin qui soit aussi neutre qu'un personnage masculin.

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21 commentaires:

Mar_Lard a dit…

Hum, tu me mets un peu des mots dans la bouche dans cet article. Nulle part je n'ai dit que le personnage de Samus était sexiste : j'ai dit qu'il était sexualisé, et on peut difficilement dire le contraire au vu des images que tu as inclues ici. Non seulement la raison "scénaristique" pour que Samus retire son armure est franchement discutable, mais surtout il n'y AUCUNE raison valable pour qu'elle porte un bikini en dessous. (C'est même complètement grotesque).

Car évidemment non, le sexy n'est pas sexiste en soi. Le problème dans les jeux vidéos, c'est 1. que c'est à d'infimes exceptions près l'UNIQUE façon dont les femmes sont représentées et 2. ça touche quasi-unilatéralement les femmes. Il est là, le sexisme: le jour ou le Master Chief de Halo retirera son armure à la fin du jeu et sera en string en-dessous, on en reparlera.

yoshi a dit…

mmh, autrement dit, l'analyse des 400 culs n'est pas crédible dans le cadre de notre société masculiniste. Et 99% des publicités de sous-vêtements féminins sont donc sexistes (toujours relativement à notre société...)

Denis Colombi a dit…

@Mar_Lard : J'ai peut-être mal saisi ton propos. Mais concernant la sexualisation de Samus, on peut au moins noter qu'elle est moins sexualisée que la moyenne. Dans la série des Prime, elle ne l'est même absolument pas. Certes on voit ses yeux et on l'attends crier, mais cela n'est pas une sexualisation. Pour les cris, on attends aussi ceux de Link depuis OOT : c'est plus une question d'évolution technologique qui permet de mieux reproduire les sons par rapport aux supports des premiers jeux. Les yeux, j'ai plus de mal à interpréter : la nature même du gameplay d'un Metroid est assez différente de celle d'un fps classique, avec ce côté à la fois plus plate-forme et plus découverte/recherche/contemplatif qui remonte aux premiers épisodes et à l'identité de la série. Dans tous les cas, cela renvoie plus à une place de l'émotion plus que de la sexualité (pas forcément moins sexiste d'ailleurs). La sexualisation dans les images de fin de jeu est incontestable.

@Yoshi : c'est plus compliqué. L'analyse des 400 culs est valable comme analyse d'une image. Mais elle ne dit rien de ce que cette image produit par ailleurs, parce qu'elle n'est pas une image isolée mais une image qui appartient à un corpus. C'est une question de méthode plus que d'analyse. Et le problème réside moins dans l'image elle-même que dans la dévalorisation de la sexualité, surtout si elle est féminine.

Rudi a dit…

L'impression que j'ai, c'est que l'industrie des jeux vidéo est très cliché en grande majorité, que ce soit dans les représentations du masculin ou du féminin. Elle est conservatrice en général et le sexisme dont elle fait preuve en est un cas particulier.

Zoé a dit…

La question érotisme/sexisme est effectivement importante, et il ne faudrait évidemment pas que nous en venions à condamner les images qui jouent sur le sexe dans un retour puritain à un ordre moral qui bannit l'évocation du sexe.
Le problème à mon sens est bien celui que pose Mar-Lard : l'érotisme (dans les jeux vidéos, films, publicités, etc.) concerne quasi uniquement des femmes. On ne voit pas ou peu de personnages masculins montrer leurs fesses ou leur torses, s'afficher dans des poses ou des tenues sexy (y-a-t-il d'ailleurs des poses sexy masculines ?). (cela exige parfois des prouesses qui montrent des scènes de sexe où la femme est entièrement nue, où l'on aperçoit ses fesses et ses seins, alors que de l'homme on entraperçoit à peine un bout de torse, comme dans le dernier épisode de Game of Thrones)
On peut en tirer deux enseignements, tout aussi problématiques selon moi :
1. Il y a une asymétrie évidente dans la façon de considérer les femmes ou les hommes et le sexe, les seconds n'étant pas envisagés comme séducteurs, désirables, etc. Cela engage une réflexion sur l'égalité de la représentation des hommes et des femmes (le pendant étant évidemment qu'on représente bien plus d'hommes en position de pouvoir et de savoir que de femmes, celles-ci étant souvent cantonnées aux images érotiques, justement. d'où, sexisme)
2. Tous ces films/jeux/publicités etc. semblent ainsi conçues pour toucher un public exclusivement masculin, puisque c'est lui qui désire les femmes (les lesbiennes ne comptent pas, évidemment, et ces images ne leur sont jamais destinées). (faire une publicité pour vendre des soutiens gorge, objet qu'utilisent seulement les femmes, en éveillant le désir des hommes, c'est quand même remarquable...) Cela rend ainsi totalement invisible l'existence d'un public féminin (et homosexuel masculin) qui aurait envie lui aussi de voir des images érotiques mettant en scène des hommes séduisants. Là est le problème, et c'est à mon avis dans cette optique que ces images érotiques posent le problème du sexisme, car elles sont le signe d'une vision du monde (à travers la publicité, les jeux, etc.) faite par des hommes hétérosexuels pour des hommes hétérosexuels. Je ne crois pas qu'on puisse évacuer ce problème quand on se penche sur ces images.

Denis Colombi a dit…

@Rudi : en effet, les jeux vidéos ne sont pas vraiment un lieu de subversion, ou bien de façon seulement marginale. Mais c'est le cas de toutes les grandes industries du divertissement je crois.

@Zoé : Je ne vois pas franchement la différence entre ce que vous dites et ce que je dis dans le billet. Simplement, j'essaye de bien spécifier d'où provient le sexisme. On pourrait par exemple vous dire qu'il est difficile de faire une publicité pour un soutien-gorge sans montrer une femme en portant un, et que puisque les femmes achètent aussi des sous-vêtements pour plaire aux hommes, il n'y a rien de sexiste à mettre l'accent là-dessus... Mais si on tient compte de la façon dont cette image s'inscrit dans un contexte et une grammaire de l'image particulière, on comprend mieux d'où vient le problème.

Gédéon a dit…

Il me semble que toutes les analyses d'Agnès Maillard pouvait se contester en un argument : ce n'est pas l'érotisme qui est sexiste mais son utilisation publicitaire. Ce n'est pas le problème de voir représenter une poitrine féminine, mais de la voir affichée en 4x3 à coup de millions pour vendre de la marchandise.

Denis Colombi a dit…

Hum, je ne pense pas : on pourrait critiquer la marchandisation du corps, le capitalisme, et toutes ces choses (et ce ne serait pas forcément illégitime), mais cela ne suffit pas à ce que ce soit sexiste. La publicité n'est pas en soi sexiste, aussi critiquable soit-elle pour d'autres raisons.
(Et c'est d'Agnès Giard dont il s'agit : Agnès Maillard, du Monolecte, n'a rien à voir là-dedans je pense).

bohwaz a dit…

Et merde j'ai toujours cru que c'était un espèce de Robocop, avec la tête d'un humain et un corps de robot, et je me la suis toujours représentée comme ça : http://images.wikia.com/metroid/images/8/82/Samus_Aran_MP3.jpg

Mais bon faut dire que j'ai jamais finit un seul jeu vidéo, malgré que je sois fan. Bon du coup je suis déçu. Mais ça change rien au fait que 99% des jeux sont pas sexistes et géniaux, vu que tant qu'on ne les termine pas on ne sait mm pas que c'est une femme.

palpatine42 a dit…

Je ne sais pas si vous avez ouvert un magazine féminin récemment, écrit par des femmes pour des femmes (exclusivement), mais je n'y vois pas beaucoup de différence avec Playboy (mis à part que dans Playboy, il y a des articles intéressants/cultivés/de réflexion ; dans les féminins, avoir un cerveau n'est pas une qualité requise).

La question du sexisme est clairement dans la mouvance féministe (les mainstream, pas les pro-sex, entendons-nous bien), soit une idéologie puritaine bourgeoise.

Et pour le bédés (et jeux vidéo), c'est du marketing, ni plus ni moins. Ça, ça règle la question... Et c'est quand même amusant de voir les bourgeoises sus-citées s'ériger contre ces femmes (ou leur représentation, peu importe — c'est freudien, là) qui osent être belles ET puissantes héroïnes : merde, elles ne pourraient pas rester à la cuisine, comme sont censés le rêver tous les hommes ?

giulia a dit…

Mais comment ça "La publicité n'est pas en soi sexiste, aussi critiquable soit-elle pour d'autres raisons." ????? ou alors il faut vraiment ignorer le pouvoir des images dans nos sociétés... A votre avis le fait de diffuser des modèles stéréotypée de féminité ne conditionne en rien les publics? A mon avis au contraire ça influence fortement la manière selon laquelle un corps féminin est représente et se représente par rapport aux autres. Mais que vient faire l’érotisme là-dedans? Évidement ce n'est pas sexiste en soi, le problème c'est que l’érotisme est associé à un seul type de femme (la top modèle)... Bien sur que la perception d'une image change selon les groupes sociaux.
Et alors? cela veut dire que les publicitaires qui fabriquent une image n'ont rien derrière la tête? A mon avis au contraire il connaissent bien les codes des groupes sociaux auxquels ils s'adressent et les utilisent. C'est justement ces codes culturels, témoins d'une certaine construction de genre, qui font l'objet de l'analyse des féministes (et non). les images sont des signes qui font sens dans la société dans laquelle sont élaborés. D'ailleurs c'est dans le but d’interpréter ces signes que la sociologie des médias existe....

Denis Colombi a dit…

@Palpatine : Franchement, les caricatures idiotes du féminisme comme idéologie "bourgeoise", on s'en passera. Les personnages de jeux vidéo dont il est question ne sont pas "belles et puissantes", elles sont hyper-sexualisées et disposées à l'intention des hommes. Metroid Other M en est l'exemple le plus flagrant : le personnage "beau et puissant" est réduit à ses émotions et au contrôle d'un homme...

@giula : tout d'abord, il faudrait énormément relativiser le pouvoir de la publicité, qui est un vieux mythe autour duquel se retrouve les anti-pubs et les publicitaires. Mais passons. Pour le reste, lisez mon billet... "les images sont des signes qui font sens dans la société dans laquelle sont élaborés" : c'est ce que je dis. Inutile de critiquer et de partir dans de grandes envolées si on n'a pas lu ce que l'on attaque. Une poitrine en 4x3 ne serait pas sexiste si on trouvait d'autres poitrines, ou d'autres parties du corps, etc. Ce n'est donc pas la publicité en soi qui est sexiste : c'est ce qu'elle fait.

Anonyme a dit…

Dans notre société, la domination masculine prend, entre autres, et pour ce qu'il me semble, la forme d'une normalisation poussée de la représentation du beau dans les corps féminins, ainsi que celle d'une asymétrie de l'importance de la beauté pour les "deux" sexes (les gays figurant régulièrement des contre-exemples, une évolution étant probablement en cours sur ce deuxième point au sein des jeunes générations).
C'est à ce titre que, personnellement, j'avoue regarder souvent avec exaspération nombre de publicités et plus généralement d'images médiatiques (supposons ici qu'il s'agisse de deux choses différentes) qui m'apparaissent effectivement "sexistes". Elles me paraissent renforcer cette tendance à la stéréotypie concernant "la" beauté féminine, ainsi que sa dimension de "passage obligé" pour espérer se reconnaître et être reconnue dans son appartenance genrée, et de là, dans une possibilité relationnelle classique au sein d'une société où le genre reste (curieusement) une clé de répartition majeure.

De sorte que même si Eva Herzigova, dans son push-up, n'évoque en rien une victime mais plutôt une femme jouant de "ses charmes" et suggérant la possession d'un pouvoir par le biais des-dits charmes, cette image contribue surtout à ancrer encore dans les paysages mentaux l'équivalence "beauté-féminine-type = réussite". Ce qui, et le propriétaire des lieux est tout-à-fait convaincant sur ce point, pourrait être banal en tant qu'image isolée, s'inscrit dans un vaste corpus d'images et dans une société où ces images à la fois prennent sens et contribuent à renforcer certaines évidences.

Ceci dit, les jeunes hommes, actuellement, se voient à leur tour eux aussi confrontés à une sur-abondance de modèles à la beauté elle aussi, de plus en plus stéréotypée (Gabin aurait-il pu être embauché comme acteur aujourd'hui ? ou alors comme comique, peut-être ?).

De sorte que là aussi, une forme de sexisme progresse (dont témoigne peut-être la montée en flèche de l'épilation masculine), si l'on envisage que le terme de sexisme puisse désigner, ici et maintenant, un enfermement dans un espace (de plus en plus) étroit de représentations et de possibles, pour chacun des sexes. Ou pas.

Merci pour votre blog en tout cas, c'est souvent un plaisir de vous lire !

remy a dit…

J'ai lu l'article de Mar_Lard avant le tient, j'ai réagi à celui de Mar-Lard un petit peu dans l'esprit de celui ci parce qu'en effet il me semble important de contextualiser les situations, les jeux, les personnages pour voir les implications qu'ils ont les uns aux autres avant de jauger du sexisme ou du non sexisme d'un jeu ou d'un personnage. Mais je voudrais faire une remarque inspiré par le commentaire de @Zoé. Je n'ai pas la sensation que l'érotisation des personnages ne concerne que les femmes. Il y a je crois - mais cela mériterai d'une étude chiffrée - plus de personnages masculin que féminin dans le jeu vidéo, ou au moins tout autant. Et parmi ces mâles de jeux vidéo on ne compte plus les hommes torse nu le muscle saillant, la mèche rebelle parfaitement en place mais aussi les éphèbes androgyne des RPG dont l'érotisme puise sa source dans la candeur de leur incarnation et puis il y a ces "vieux beaux" aventuriers buriné par le temps et les voyages etc. Les figures masculine qui peuvent revendiquer une forme de sexualisation ne manquent pas. Mais curieusement alors que ces personnages sont aussi caricaturaux dans le traitement et dans la "sexualisation" que les personnages féminins ils ne font pas débat. Pire encore on ne les remarque même pas. Je ne sais pas ce qu'il faut en conclure ... que la pensée "féministe" permet encore de réfléchir à l'image de la femme alors que l'image de l'homme est abandonnée à la caricature ? Peut être. Peut être que contrairement à ce que voudraient laisser penser certaines personnes la "sexualisation" des personnages féminin ne concerne pas que le public masculin mais aussi le public féminin qui s'en satisfait et se focalise dessus au point d'en oublier les personnages masculin ... je ne sais pas, vraiment je ne sais pas mais cela m’interpelle ; j'en ferai peut être un article d'ailleurs.

Denis Colombi a dit…

Les personnages masculins ne sont pas - ou à de très rares exceptions près - sexualisé. Qu'ils soient souvent une expression de la force ou de la puissance n'en fait pas des objets sexuels au même titre que les femmes : regardez la parodie d'Avengers que j'ai mise en illustration ci-dessus. Ils peuvent être beau ou musclé, ils n'en viennent pas à être défini par leur sexualité ou leurs attributs sexuels, mais toujours par autre chose : la force, la puissance, le contrôle, l'intelligence, etc. Il n'y a donc pas lieu de parler de sexualisation.

Tenez, lisez ça : http://www.shortpacked.com/2011/comic/book-13/05-the-death-of-snkrs/falseequivalence/

AdH a dit…

J'ai le sentiment diffus que ce débat est sans fin. Je joue à des jeux vidéo depuis 1991 et j'ai essayé de lire sur ce média autant que faire se peut.

La prise en compte féministe du sujet m'a d'abord laissé froid puis intéressé. Le noeud du problème pour moi est de comprendre cette phrase du dernier commentaire :

"Ils peuvent être beau ou musclé, ils n'en viennent pas à être défini par leur sexualité ou leurs attributs sexuels".
Peach définie par sa sexualité et ses attributs sexuels ? La princesse de Braid ? Blaze Fielding de Streets of Rage ? La mère dans Binding of Isaac ? Zelda ? Curly Brace ?

Mon sentiment sur le sujet est que le crible féministe est certes fécond en débats sans fin mais ne permet pas de comprendre entièrement les choses, je rejoins rémy là dessus, les représentations des hommes (publicité, magazines, jeu vidéo, comics, BON DIEU LES COMICS) sont au moins autant aussi stéréotypées que celles des femmes dans leur immense majorité.

Vous expliquez très bien vous mêmes que le sens des représentations ne dépend pas que des choses représentées mais du corps social qui produit les liens entre ces représentations et les choses... Avant d'expliquer de manière péremptoire que la représentation de la puissance chez l'homme n'est pas sexuelle !
Pardon, la puissance sexuelle c'est pas le premier topic de spam mondial ? L'impératif de puissance, de concurrence ne serait pas aussi aliénant que celui de compassion et de repli à l'intime ?

Ma conviction c'est que toutes les industries culturelles de masse ont quelque chose d'horrible par leur caractère massif et leur inscription dans la logique de profit. Elles ont tout intérêt à valider les stéréotypes présents sans elle (que je sache, les stéréotypes sur les rôles sexués ne les ont pas attendus) et à intensifier leur poids qui resterait négligeable sans elles. A mon sens, il me semble que l'hypothèse d'un patriarcat éternel oppresseur ne suffit pas à expliquer la représentation féminine stéréotypique en cours aujourd'hui. Il y a trop peu d'études chiffrées accessibles et de débats critiques autour d'elles pour mesurer avec certitude cette asymétrie dont vous parlez (et qui serait au bénéfice potentiel des hommes, évidemment).

Comment expliquer les ventes des magazines féminins écrits par des femmes pour des femmes ? Par l'unique truchement d'hommes situés au-dessus qui chercheraient inconsciemment ou consciemment à faire perdurer le patriarcat ?

Vous balayez d'un revers de main l'idée d'un féminisme bourgeois, sans doute Simone de Beauvoir est elle une lumpen ? Sans doute Olympe de Gouge comme Isabelle Alonso ont elles été OS ?
Ceci mériterait un gros développement, je lis en ce moment l'essai de Mona Chollet sur le sujet et j'ai énormément de remarques à faire dessus.

Pour finir, je crois que l'industrie culturelle de masse aime bien conforter des stéréotypies préexistantes, simplement parce que c'est immédiatement accessible. En vertu du principe d'économie cognitive, en tambourinant une idée simple elle a plus de chance de passer qu'une idée complexe. Je crois que le crible féministe est un bon point de départ mais un très mauvais circuit de développement de l'idée.

Denis Colombi a dit…

Vous pourrez aligner les (quelques) contre-exemples - pas toujours très convaincants d'ailleurs : Peach n'est-elle pas celle qui récompense Mario pour ses efforts par un baiser sublimé ? Et qui, lorsqu'elle est enfin l'héroïne, se bat en pleurant ? Blaze Flieding, ce n'est pas cette nana en mini-jupe rouge ultra-moulante et decoletté ? - c'est le constat global qui compte. L'immense majorité des personnages féminins sont sexualisées. On aurait vraiment besoin de statistiques pour convaincre les derniers résistants...

Pour le reste, lisez mon dernier billet http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2012/06/le-sexisme-explique-ceux-qui-ny-croient.html J'essaye d'y expliquer pourquoi, même si les hommes sont autant stéréotypés que les femmes, ce n'est certainement pas équivalent.

Quand au saut que vous faites entre puissance et force et puissance sexuelle, cela me semble plus qu'abusif.

Sur pourquoi les industries culturelles utilisent ces stéréotypes, j'ai essayé de traiter cela du point de vue de la sociologie économique par deux fois : http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2011/03/sexe-marches-et-jeux-videos.html http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2012/03/marche-et-conservatisme-au-pays-des.html

L'essentialisme qui fait de tout ce que font des bourgeois une "idéologie bourgeoise", on s'en passera également. De même que la naiveté qui met sur le même plan Beauvoir et Isabelle Alonso.

Janine a dit…

Je trouve que la remarque de Gédéon n'est pas hors de propos. Je crois que les rapports entre sexisme et marchandisation ne sont pas simplement "additionnels" mais qu'il existe une véritable imbrication. Pas pour rien que l'intersectionnalité s'intéresse à l'imbrication des rapports de pouvoir (sexe,race,classe,sexualité,âge...). De fait il existe un sexisme qui est configuré par la marchandisation. L'échange dans les sociétés capitalistes est d'abord échange d'objets ; la sexualisation comme objectification vient en partie de là; c'est UNE forme d'objectification (il y a un article intéressant de Diane Lamoureux qui établit un parallèle et des liens entre objectification capitaliste & objectification patriarcale ("Objectiver les personnes, réifier les situations") ). Bref, ce qui est sexiste dans ces images l'est d'abord par sa visée marchande: la femme est un objet parce qu'elle est marchandise/accompagnement de la marchandise; et si on définit la domination comme un contrôle plus ou moins systématique, tout contrôle présuppose une forme d'objectification. Alors que hors des rapports marchands, devenir objet via la sexualité n'est pas forcément subir une domination (cf. les pages de Sartre sur le désir et les caresses: j'essaie de réduire l'autre à son corps, à sa chair, mais comme c'est un rapport érotique et non marchand, on n'est pas dans une domination au sens politique du terme).

Janine a dit…

Pour compléter ce que je disais: dans un article, Martha Nussbaum analyse l'objectification à l'oeuvre dans La Coupe d'or de James. Les épouses sont considérées comme des meubles de valeur, des pièces de musée, des objets qui font bien dans le salon et qui marquent un statut. Elle dit que ça montre bien que l'objectification peut être 1) non sexuelle 2) moralement condamnable 3) reflétant la domination de sexe. (sachant qu'elle peut être à l'inverse sexuelle et non condamnable moralement). Quelles sont les racines de cette objectification ? "Les racines sont ailleurs [que dans la sexualité], elles sont dans une certaine attitude à l'égard de l'argent, et d'autres choses que James associe à l'Amérique. Toutes les choses, dans le riche monde américain sont considérées comme ayant un prix, comme étant essentiellement contrôlables et utilisables, si on est assez riche. Rien n'est une fin en soi, parce que la seule fin, c'est la richesse." (elle renvoie à une lecture marxiste de cette oeuvre, dans Marx and Modern Fiction d'Ed Ahearn).

Denis Colombi a dit…

Je comprends la remarque, mais je suis gêné par le fait que marchandisation se confonde peu à peu avec objectivation. Je suis bien d'accord que l'objectivation des femmes est sexiste, et il me semble que ce que tu décris relève bien de cas d'objectification sans que celle-ci ne soit pour autant une conséquence nécessaire de la marchandisation.

Le problème est sur le passage entre marchandisation et objectivation. Les deux situations se recouvrent dans bien des cas, mais je ne suis pas sûr qu'il faille pour autant les confondre. La marchandisation de l'homme dans le capitalisme est d'abord une marchandisation du travail : elle consiste en la destruction des liens et motivations autres que relatifs au marché. Je crois que ce phénomène frappe, aujourd'hui, aussi bien les hommes que les femmes. Cela n'a pas toujours été le cas : les femmes objectivées, ramenées au rang d'objets ou de meubles, n'étaient pas disposées sur un marché. Peut paradoxalement, il n'est pas impossible que leur statut d'objet les ai, un temps, "protégé" du marché - je ne suis pas sûr que ça ait été à leur avantage.

Cela peut sembler étonnant, mais je ne pense pas en outre que la marchandisation n'implique nécessairement une objectification : en fait, le capitalisme actuel fonctionne peut être plus en essayant de rendre les individus sujets, en leur proposant de bonnes raisons subjectives d'adopter les comportements capitalistes (réalisation de soi, voyage, découverte, etc.). On peut voir cela comme une escroquerie, une fausse subjectification, mais cela complexifie un peu les rapports.

Je ne veux pas dire pour autant que la marchandisation ne s’accommode pas de l'objectification des femmes, ni même qu'elle ne la renforce pas. Dans l'exemple que tu cites en deuxième commentaire, on peut voir effectivement un lien entre les deux. Mais il me semble que si les femmes y sont constituées en signe extérieur de richesse, c'est parce qu'elles étaient objectivées de façon préalable. Je crois, en fait, qu'il faut se tenir à bien distinguer capitalisme et patriarcat comme des systèmes de domination distinct, qui peuvent à certains moments fonctionner ensemble, mais qui ne s'impliquent pas pour autant l'un l'autre.

Voilà, tout ça est quand même très confus. Faudra sans doute que j'y revienne.

drlebagage a dit…

Il y a peu il y avait dans le métro une campagne de pub avec des jeunes hommes torses nus (pour un fleuriste je crois) très sexualisés. L'amie qui m'a parlé de cette campagne m'a dit : "Tiens, toi qui est féministe ça devrait te faire plaisir pour une fois que c'est des hommes." Et en fait non. J'étais pas moins mal à l'aise de l'objectivation a des fins commerciales quand ça touchait des hommes. Jamais contente.

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